L’intersyndicale CGT, UNSA et FAFPT a débuté un bras de fer avec la mairie, la semaine dernière. FO, de son côté, a tracté jeudi. Ce mardi matin, en lieu et place du comité technique paritaire précédemment ajourné, a lieu une réunion de concertation. L’occasion de renouer le dialogue avec tout le monde ?
Est-ce le tract distribué par FO jeudi qui a changé la donne ? En lieu et place du comité technique, une réunion de concertation entre la mairie et les syndicats FO, CGT, UNSA et FAFPT a lieu ce mardi matin, de 9 h à 11 h 30.
Le comité technique censé valider le nouvel organigramme des services municipaux ajourné lundi dernier est donc remis au mois de juin. Calmer le jeu et les esprits : c’est le mot d’ordre d’une matinée qui apparaît comme l’une des dernières chances de rassembler l’ensemble des syndicats autour d’un important projet de restructuration.
Tract rose
Pas d’accord sur la forme, le syndicat arrivé en tête lors des dernières élections syndicales a communiqué auprès des agents municipaux, jeudi. Un tract rose, au titre engageant : « Plus d’encadrement, moins d’exécutants ». Pas de commentaires à la presse.
FO ne marche pas avec l’intersyndicale CGT - UNSA - FAFPT. Ça ne veut pas dire que, sur le fond, FO ne partage pas les inquiétudes de ses confrères (lire ci-dessous). La différence ? Alors que la CGT, UNSA et FAFPT faisaient ajourner le comité technique paritaire en quittant promptement la séance, FO en profitait pour s’entretenir avec « l’autorité », soit les représentants de la ville, dont Amel Dahou-Gacquerre, l’adjointe chargée de la politique des ressources humaines, de la communication institutionnelle et de la modernisation des services municipaux.
« Claquer rapidement la porte du dialogue ne pourra être qu’au détriment des agents sachant que M. le maire a le pouvoir de décision final », rappelle le syndicat. L’adjointe révélait, la semaine dernière, des échanges fournis, enrichissants, dont certains éléments portés par le syndicat avaient été retenus.
Dans son tract, FO indique notamment avoir dénoncé « des incohérences dans ce projet, ainsi que la précipitation de l’autorité à le mettre en place ». En premier lieu, le syndicat demandait un report de la commission d’au moins quinze jours. D’abord rejetée, cette demande semble avoir été acceptée par la municipalité.
« Dans le flou »
Quant à savoir si tous les postes seront ouverts « par respect d’équité » et « la mise en place de ce projet au 1er septembre », il y a fort à parier qu’il en sera question ce matin.
« Ce fameux comité technique s’est transformé en une réunion de concertation, constate Jean-Paul Brasme, syndicaliste UNSA. Cette réunion, on la demande depuis des mois et des mois. Est-ce qu’on accepte le dialogue ? Oui, on veut discuter. Mais pourquoi n’a-t-on pas discuté avant ? Sur la réorganisation, démissionner de son poste pour y repostuler, d’autres communes l’ont fait, comme Valenciennes. Ce qu’on souhaitait, c’était au moins d’avoir la liste des postes ouverts ou fermés. Jusqu’à présent, on est dans le flou. » Renouer le dialogue devrait permettre d’y voir plus clair.
Les arguments de FO
Dans son tract distribué jeudi, le syndicat FO explique sa position.
« FO n’a pas souhaité s’opposer à la volonté de l’autorité de mettre en place les moyens qu’elle a jugé nécessaires à la réussite des objectifs politiques qu’elle s’est fixés. (…) Sceptique vis-à-vis de la procédure de recrutement par jury interne, FO a demandé des garanties de transparence sur leur déroulement. (…) FO s’est fait gruger car la transparence n’était pas au rendez-vous. »
Le syndicat déplore aussi un manque de dialogue : « Qui a postulé à chaque poste ? Cette information pourtant réclamée lors du comité technique paritaire ne nous a pas été donnée. »
Également pointés du doigt, les trois recrutements externalisés pour le poste du directeur général adjoint, chef du département des services techniques et chef de département développement et aménagement urbain. « Nous constatons qu’il y aura une augmentation des effectifs pour la catégorie A. Des charges salariales supplémentaires sont donc possibles malgré la rigueur de l’austérité qui accable les plus démunis d’entre nous. »
FO réclame d’avoir accès aux documents concernant la masse salariale de la catégorie A, avant et après le recrutement de tous les chefs de département, ainsi que le tableau récapitulatif des salaires et indemnités par grade dans les trois catégories. Ce document avait été fourni par l’ancienne municipalité.
Source : La Voix du Nord