Conseil municipal de Béthune du 15 Décembre 2015 / Intervention de Ludovic Pajot, conseiller municipal, sur l'armement de la Police municipale
Monsieur le Maire,
Cette délibération qui nous est présentée ce soir au conseil municipal, visant à armer les policiers municipaux de la ville de Béthune de Pistolet à impulsions électriques, ouvre le débat sur l’armement de notre Police municipale.
Aujourd’hui, à cause notamment de la baisse des effectifs de la police nationale, les policiers municipaux se retrouvent naturellement de plus en plus sollicités par les administrés.
Pour rappel, Nicolas Sarkozy a supprimé 12 000 postes de policiers et gendarmes sous son mandat.
Leur proximité fait le plus souvent que les policiers municipaux sont les primo-intervenants sur des interventions à risque comme des agressions, des conflits familiaux, des vols à main armés et se retrouvent aujourd’hui de plus en plus confrontés à une délinquance qui ne reculent devant rien.
Pour ma part je suis favorable à l’armement des policiers municipaux par des armes létales, suite à une importante formation et à une vérification de leur aptitude à la détention et au port d’armes à feu comme c’est le cas pour les policiers nationaux.
Cette demande d’armement par des armes létales est d’ailleurs formulée par de nombreux policiers et le syndicat de défense des policiers municipaux joue un rôle important pour pousser l’Etat à légiférer afin de rendre obligatoire l’armement des policiers municipaux.
Les policiers municipaux comme les policiers nationaux sont chargés d’une même mission qui est celle de la sécurité publique. Il est important que la police municipale ait les moyens de protection et de riposte. D’autant plus que la moitié des effectifs actuels ont déjà été armés dans d’autres Polices municipales, dans la Gendarmerie ou dans la Police nationale.
Dans le Pas-de-Calais, plusieurs polices municipales sont déjà armées comme à Harnes, Oignies ou Wingles
Dans cette délibération, vous prévoyez d’équiper la police municipale de pistolet à impulsion électrique, pour un coût total de 15 000 euros. Cette décision constitue une première avancée mais elle est assez surprenante lorsque l’on sait que le ministère de l’intérieur met à disposition plus de 4000 armes pour les collectivités territoriales et que d’autres communes du secteur comme Courrières ou Hénin-Beaumont en ont fait la demande.
Ce choix est encore plus curieux dans la période de restriction budgétaire pour les communes que nous connaissons actuellement.
C’est pourquoi, tout en réaffirmant ma position favorable à l’armement de la police municipale, je m’abstiendrai sur cette délibération.
